Les Bas-Reliefs du Palais de Ghezo

Moulages du Musée d’Ethnographie du Trocadéro 
70 x 73 cm
Dan aïdo-ouèdo, dieu de l’arc-en-ciel, serviteur du Tonnerre (Djiso)
Note de M. Delafosse : Le serpent mordant sa queue est un sujet fréquent de représentations dans beaucoup de régions de l’Afrique Occidentale.


60 x 67 cm
Allégorie de la réponse que fit le roi Adanzan (1797-1818), prédécesseur de Ghèzô, aux envoyés Nago qui venaient réclamer le tribut payé à leur roi par les Dahoméens. Il remit à ceux-ci un parasol sur lequel était cousue une découpure en étoffe représentant un singe : celui-ci d’une main portait un épi de maïs à sa bouche et de l’autre essayait d’en saisir un second ; il signifiait ainsi que les exigences des Nago étaient exagérées. Le roi des Nago répondit en envoyant une houe avec ce message : « Tu es donc bien pauvre maintenant ? Cultive, tu pourras payer mon tribut ».
Note de M. Le Hérissé : Le roi des Nago dont il s’agit était le roi du pays Oyo ou Yoruba (région d’Abéokouta).



49 x 64 cm

Première version. – Allégorie représentant le roi Ghèzô sous l’aspect d’un buffle (agbo), en souvenir d’une guerre dirigée contre les Mahi pendant laquelle « les Dahoméens traversèrent le pays, semblables à un troupeau de buffles en furie qui fonce aveuglément sur l’obstacle et que personne n’ose inquiéter ».

Deuxième version. – Agbo (bélier), représentation allégorique du tonnerre « qui promène sa fureur dans les nuages ». Cf. Pl. XXI, B, où est figurée une récade des prêtres du tonnerre.


Note de M.Le Hérissé :  La seconde version n’est pas exacte. Le bélier est toujours représenté avec des cornes recourbées, le buffle avec des cornes droites. Cf.mon livre, p.117.


60 x 67 cm
Guerrier dahoméen coupant la jambe à un guerrier nago. Allusion aux guerres dirigées contre les Nago.

53 x 63 cm

Guerrier dahoméen qui, ayant fait prisonnier un Nago endormi, l’enroula, l’attacha dans des pagnes, puis le porta au roi Ghèzô. Allusion aux guerres contre les Nago.

60 x 67 cm
Relation d’un épisode d’une guerre dirigée contre les nago.


79 x 105 cm
Allégorie représentant le roi Ghèzô sous l’aspect d’un éléphant (adjinakou), en souvenir d’une guerre contre le chef Nago Adjinankou, ainsi nommé en raison de sa taille et de sa grosseur. Cet évènement eut un énorme retentissement : lorsque le roi de Porto-Novo conseilla à Ghèzô de ne pas entreprendre cette guerre, celui-ci répondit : « Nous avons tué plus d’un éléphant avec nos fusils et celui que nous chassons n’est pas plus terrible que les autres ».

A Cana, nous avons constaté les restes de petits autels avec offrandes de molaires d’éléphants. Les chasseurs, avant de partir, venaient y faire leurs offrandes.

75 x 117 cm
Allégorie représentant le roi Ghèzô sous l’aspect d’un cheval, en souvenir d’une phrase prononcée par lui : « Le mors du cheval ne peut aller au buffle ».
56 x 76 cm
Prise de Kënglo (pays Mahi). Sôfignan, une des femmes du roi Ghèzô, plante un drapeau en haut d’un rocher ; la récade est celle de Sôfignan, la hutte représente l’entrée du village.

53 x 62 cm

Guerrier dahoméen apportant au roi le corps d’un Nago qui lui avait tiré une flèche par surprise. Allusion aux guerres dirigées contre les Nago.
58 x 71 cm
Aloukiki, célèbre écuyer Nago, que les dahoméens tuèrent pour démonter qu’ils étaient aussi forts que les Nago.

72 x 46 cm
Tête du roi de Savé (pays Nago) fixée au fuseau de la femme préférée de Ghèzô, en souvenir de la vengeance tirée par ce roi d’une menace proférée par son ennemi : « je suis plus fort que Ghèzô, je le tuerai et ferai tourner sa tête comme un fuseau) ».

65 x 55 cm
Bas-relief relatif à des paroles allégoriques prononcées par le roi Ghèzô : « Le poisson qui mord à l’hameçon est aisément amené à terre. » Il montrait ainsi sa ferme volonté de soustraire son pays au tribut payé aux Nago et de faire de ceux-ci ses vassaux. L’hameçon représente Ghèzô, le poisson les Nago.


62 x 65 cm
Je n’ai pu avoir une bonne traduction. Dans l’animal, les uns voient une hyène, les autres un hippopotame, d’autres un porc.

Cette dernière version permettrait de voir dans ce bas-relief une allusion à une ruse de guerre du roi Akaba (1680-1708). Ce roi aurait dit qu’il était semblable au porc qui, sortant de son repos au soleil, regarde le ciel et se met en colère.
Note de M.Le Hérissé : Comme M. Waterlot, je n’ai jamais eu d’explication de ce bas-relief. Pourtant je me souviens d’avoir vu dans les objets conservés au palais un animal tout semblable à celui-ci et qu’on m’a dit représenter une panthère sans aucune explication. Il était en bois recouvert d’une peau dont les poils avaient été remplacés par des points de peinture blanche et noire. Le tout rappelait grossièrement le pelage moucheté de la panthère.
Je me souviens encore que, si je n’eus aucune explication de mon cicérone, c’est que celui-ci n’était pas le chef qui fut délié du secret par ses congénères pour m’initier aux choses du Dahomey.
J’oubliai par la suite de me documenter à ma source habituelle et « officielle » ; mais j’incline à penser que le silence de mon cicérone sur l’animal fabuleux fut dû certainement à ce que j’étais en présence d’une image de l’animal sacré des rois d’Abomey, la panthère, image exclusivement réservée aux appartements des anciens maîtres du Dahomey et sur laquelle par conséquent un simple sujet n’avait pas le droit de fournir d’explication. 

Extrait de :
Les Bas - Reliefs
Des
Bâtiments royaux d’Abomey
(DAHOMEY)
1926
 TRAVAUX ET MEMOIRES DE L’INSTITUT D’ETHNOLOGIE – I
 Em. G. WATERLOT
CHEF DE L’IMPRIMERIE OFFICIELLE DE MADAGASCAR

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